Changer le monde avec la photographie
Les plus grandes frontières ne sont pas entre les pays, elles sont à l’intérieur des Hommes. Quand je fais des photoreportages humanitaires, les frontières que je traverse sont les miennes. Elles sont mes craintes, mes idées préconçues, mes doutes.
Pour moi, la caméra devient mon passeport pour traverser ces frontières. C’est mon outil pour faire apparaître la personne, telle qu’elle est, dans sa beauté, dans ce qu’elle vit.
C’est un outil pour construire un pont entre mon humanité et celle que je découvre. Un pont entre des mondes, entre des gens, pour faire naitre des échanges, pour qu’il y ait changement.
Dans le cas de FEM en Colombie, ce sont les frontières entre les riches, les pauvres et les différentes ethnies qui doivent être abattues. Je souhaite donc que ma photographie serve à mettre en lumière les gens qui œuvrent à créer ces ponts. Les gens qui œuvrent à éliminer les frontières.
Voici quelques-unes de leurs aventures et projets :
École d’Ararca
Visite à l’école d’Ararca où FEM œuvre présentement à créer un livre dans lequel les jeunes pourront se reconnaitre. Plusieurs des livres qu’ils possèdent racontent des histoires (de blancs) auxquels ils ne s’identifient pas. L’intérêt pour lire est donc réduit. Pour aider, des volontaires ont rencontré des gens de la petite ville pour y récupérer des anecdotes et mythes de leur culture afin de créer le recueil. L’impression se fera lorsqu’ils auront assez de sous.
Pendant ma visite, il y avait lecture de poèmes de l’écrivain Jairo Aníbal Niño.
Cartagena Insider
Selon l’organisme , il est difficile d’obtenir des subventions du gouvernement sans en perdre une bonne partie en pots-de-vin. FEM supporte l’entrepreneurship à travers différents projets comme Cartagena Insider. Des valeurs, tel que l’inclusion et l’équité sont mises de l’avant dans les différentes activités proposées afin de faire découvrir la culture locale aux touristes. Des expéditions au marché, expériences culinaires, des cours de tissages ou de salsa sont offerts. Hier soir, j’assistais à un cours de salsa dans un bar typiquement colombien.
Avec de la musique très très forte, un bleu puissant et une liqueur semblable à de la vodka!
20 de juio
Dans le quartier 20 de juio, bricolage et création de percussions avec des bénévoles de FEM. Les enfants étaient très stimulés par l’activité et l’objectif est exactement cela : les exposer tôt à des activités positives, constructives et créatives. À la fin, enfants, appareil photo et même mes culottes arboraient de petits arcs-en-ciel.
Ninha
Pozon
Lorsque les pluies sont abondantes dans le secteur de Pozon, Cartagena, l’eau entre dans les maisons. Les routes en terre battue et l’absence de système d’irrigation travaillent de concert pour créer une zone inondable où plus de 100 000 personnes sont affectées. Pour aider les résidents de ce secteur, FEM aide à construire des maisons qui sont… légèrement plus hautes. Les méthodes de construction sont choisies en fonction des connaissances locales et ce sont les gens du milieu qui participent au chantier.
La famille visitée a choisi le béton avec des murs en caña flecha, une plante utilisée dans le tressage de bracelets. Le plus jeune de la famille Baltazar se cache derrière une section de la galerie, elle aussi construite à l’aide de la tige de cette plante.
Café Stepping Stone
Autre fait : première et le seul endroit où j’aurai entendu parler Québecois dans tout mon séjour.
Merci à tous les gens qui ont contribué à cette aventure!