Je suis en visite dans un petit musée à Okayama au Japon. Des peintures de l’artiste Yumeji Takehisa sont exposées et je réalise qu’il dessine ce qui le touche, qu’il dessine avec son cœur et non avec sa tête. Yumeji a dessiné des émotions, des histoires, des regards, des gestes, des sentiments… à sa manière.
Et plus j’avance dans le musée, plus je fais des parallèles avec ma photographie.
Je photographie encore beaucoup avec ma tête et je mets de côté, trop souvent, toute ma sensibilité. Par craintes. Par peurs.
Je prends régulièrement des photographies en me demandant ce que les gens pourraient en penser. Si elles seront aimées, si elles seront comprises. Puis, une série de clichés, que j’ai déjà vus, me viennent en tête et je reproduis. Je reproduis ce que j’ai moi-même aimé, vu. Pour être certain. Pour satisfaire ma crainte. Pour me rassurer que ma technique et ma composition seront appréciées.
Et je médite sur ça…
Aujourd’hui, premiers jours de l’année, je désire faire un autre pas vers un nouveau chemin, un nouvel objectif, vers une photographie qui me sera personnelle et authentique. Une odyssée vers mon propre style. Vers le développement de ma propre voie en photographie. Une photographie qui raconte la vie, qui exprime la beauté, qui vient du coeur.
La grande photographie tient plus de la profondeur des sentiments que de la profondeur de champ. ~ Peter Adams